La Marne Agricole / Vendredi 2 octobre 2020
MATÉRIEL / Le constructeur de Vitry-la-Ville innove avec une charrue qui permet de déchaumer à 6 cm
ou de labourer à 20 cm.
La nouvelle charrue hybride sera en démonstration lors de la journée de labours et déchaumages le mercredi 25 novembre à Vitry-la-Ville de 13 heures à 18 heures.
Charlier : la charrue hybride fait ses preuves
Elle permet le déchaumage à 6-8 cm en sortie de moisson ou la destruction d’un couvert végétal au printemps, se posant en alternative mécanique aux herbicides. Après une rapide adaptation, elle autorise le labour à 18-20 cm, avant une implantation de colza pour rechercher du frais par exemple. « La charrue hybride répond à la demande de nombreux clients qui nous disaient « votre charrue déchaumeuse nous plaît bien mais elle ne fait que ça et ça nous oblige à avoir deux machines, une charrue classique, qui laboure à 18-20 cm, et une charrue déchaumeuse qui laboure très peu profond à 6-8 cm », l’idée est venue de créer un corps de labour, d’avoir une machine qui allie les deux, d’où le nom hybride », explique Frédéric Charlier.
Lancée officiellement le 14 septembre
C’est une charrue en 8 corps portée. Le corps est spécifique et totalement redessiné. « Les versoirs sont un mélange de plusieurs modèles de notre gamme (cylindrique, américain… ), avec des déflecteurs de rasette dont nous avons optimisé l’incorporation. En frontal de ce versoir plastique on a un coutre intégré, en configuration déchaumage on ne garde que ce corps seul. En configuration labour traditionnel on met la rasette classique soc et versoir, elle est fixée sur le bâti avec trois boulons. Il est très rapide de configurer la charrue de l’une ou l’autre façon », complète le dirigeant et concepteur.
Cette nouvelle charrue hybride aurait dû être présentée à la Foire de Châlons 2020 qui a été annulée. Elle a été lancée officiellement le 14 septembre au siège de l’entreprise à Vitry-la-Ville où les visiteurs ont pu assister à des démonstrations dynamiques. Entre sa conception et sa réalisation, 5 mois de travail ont été nécessaires, malgré la période de confinement. « Nous ne sommes pas partis d’une feuille vierge, nous maîtrisons la fabrication de ce matériel », souligne Frédéric Charlier qui est plutôt expérimenté en la matière.
Cette charrue s’adresse à des agriculteurs qui cherchent un bon compromis largeur-travail avec un prix au mètre et un débit/ha ajusté « entre 23 et 25 000 euros », en bio ou en TCS, mais pas seulement. Frédéric Charlier vend des charrues déchaumeuses dans la France entière pour des clients qui travaillent en terre légère et peu profondément. À noter, la charrue hybride peut être déclinée en semi-portée pour un tarif plus élevé.
Les clients qui l’ont découverte ont témoigné d’un intérêt certain. Les premiers acheteurs cherchaient un modèle de charrue polyvalent et l’hybride correspondait à leurs besoins.
Une nouveauté en viticulture
« Nous avons un projet viticole en cours de développement. Il s’agit l’inter-rang. On est sur la configuration d’un porte-outil qui va ordonnancer différents outils de travail du sol : rouleaux de rappui… C’est une machine assez astucieuse qui va être brevetée, c’est la raison pour laquelle je ne souhaite pas en parler de trop. Le prototype sera réalisé en fi n d’année pour un lancement lors de la campagne 2021. J’ai des agrivitis dans mon entourage et c’est en les écoutant que nous pouvons innover. Mon métier, ma passion, c’est concevoir », souligne Frédéric Charlier.
Richard Cremonini